Sunday, October 4, 2009

Bluetooth


Photo: Leandro Feale prise de la série Objets et Protraits

La technologie est devenue le truc le plus non-conformiste et dangeureux de l’Île : Les ordinateurs, les mémoires flash et les cartes SIM sont les nouveaux héros de la liste noire de la sécurité d’État. Sortir une caméra dans un endroit en conflit est devenu plus difficile que de crier « À bat Fidel » dans un autobus. Pour l’État, l’Internet n’est pas un média de communication au service des citoyens, c’est une arme de « contre-révolution ». Nous en sommes venu au point que le progrès est devenu un risque au statut quo.

La bonne chose est que le progrès est inhérent à la société. Comme un ami me disait, « Il n’y a plus personne qui peut l’arrêter maintenant. » Les sonneries de cellulaires qui circulent par Blutooth sont irrésistibles : El Commandante criant, « RÉPOND AU TÉLÉPHONE PUTAIN! », la musique de la série Jour et Nuit, l’Hymne Nationale, le refrain de la chanson « Si se va a formar que se forme », des enregistrement de la police. Bref, de l’humour et le manque de respect sont des armes pour combattre la peur; et la technologie, un moyen de rire dans regarder derrière soit.

Voici un lien pour les sonneries de cellulaire.

Friday, October 2, 2009

Des pilules pour ne pas rêver*


Photo: Claudio Fuentes Madan

Vous passez la porte du bureau du medecin et le psychiatre le sait déjà – Tenez, prenez ceci pour que vous puissiez commencer à résoudre le problème pendant que nous stabilisons le traitement : imipramine avec trifluopérazine – Voilà votre tour pour l’antidépresseur nationale. Peu d'évasion: méprobamate, nitrazépam, l'amitriptyline, le méthylphénidate, le phénobarbital, PV2 et, pour ceux qui en ont les moyens, le Prozac. Il y en a pour tout les goûts, des pilules pour oublier, pour ne pas détester, pour dormir, pour ne pas dormir, pour rire, pour ne pas rêver, pour ne pas penser, pour être fort, pour être faible et pour vivre indéfiniment dans le état mental près du nirvana, ressemblant d’un certain point de vue à l’état mental de nos dirigeants.

Pour un retraité avec une pension de 200 pesos, le marché noir est bien ravitaillé mais dispendieux. Néanmoins, le médecin de famille n'a pas le courage de refuser une prescription de méprobamate, qu’elle a aussi pris avant de prendre le bus pour aller au travail. D’autres survivent avec un étrange mélange : PV2(un stimulant) et amitriptyline (un antidépresseur) le matin ; et méprobamate (un sédatif et relaxant musculaire) avec du nitrazepam (un barbiturique) la nuit… une bombe de bonheur.

Je ne prétend pas connaître les statistiques, mais je ne connais aucune femme agée de plus de 40 ans qui ne vit sans méprobamate ou trifluopérazine ; parmis les hommes, l’imipramine est plus en demande bien que l’alcool cause d’important ravage. Comme on s’y attend, ceux qui travaillent pour 300 ou 400 pesos par mois, de huit heure à 17 heures, faisant rouler difficilement l’innéficiente roue de la bureaucratie d’État sont les plus accros. Une amie qui n’a même pas encore 30 ans m’a dit l’auyre jour quand elle m’a rendu visite :
- N’as-tu pas du méprobamate ici pour me relaxer avant la fête ?
- Bien sûr que non, et de toute façon ils y aura de l’alcool à la fête, ca te relaxera.
- Le méprobamate me relaxe encore plus.

*extrait d’une chanson de Joaquin Sabina