Saturday, July 24, 2010

Mon mari en vaut la peine, entretien téléphonique avec Tapia Suyoani Mayola (II)

Deuxième Partie : Prison Kilo 5 et Demi à Pinar del Río

(N. du T. : la prison se trouve à 5,5 Km de la ville, d'où le nom)

Fragment de la bande audio de l'interview :

- Quand décides-tu de suivre la destination d'Horacio et partir de Ciego de Ávila à Pinar del Río ?

C'était difficile qu'on m'autorise, en tant que médecin, à faire des visites après le transfert d'Horace. Nous voulions que notre relation marchat et j'ai du m'installer ici. D'ailleurs, je ne pouvais pas tenir le rythme des déplacements depuis Ciego de Ávila.

Ça fait quatre ans que j'habite toute seule ici à Pinar del Río, je n'ai que sa famille à lui et les amis que j'ai fait depuis mon arrivée. Les familles des autres détenus m'ont appuyée, je logeais chez la famille de Víctor Rolando Arroyo, par exemple, quand je venais pour les visites.

Ça a été dur de me séparer de ma famille, je n'ai jamais imaginé d'habiter Pinar del Río et, cependant, me voilà. Et après ma belle mère est morte, ce fut un coup très dur pour Horacio et pour moi. Elle m'aidait en tout, elle est morte le 2 Mars 2008, d'un cancer.

Je suis restée bien seule, mais des mois plus tard Dieu ma donné la joie de tomber enceinte et aujourd'hui nous avons une fille agée d'un an et trois mois, elle porte le nom de la mère d'Horacio : Ada María, c'est la plus jeune Dame en Blanc.

Malgré tout cela je pense que nous sommes heureux, malgré être séparés nous avons beaucoup d'acquis : une famille sur une base solide. Les gens me disent que mon histoire resemble à un téléroman, ma mère pense que ça se voit rarement dans la vie de tous les jours. Nous deux, Horacio et moi, avons toujours eu la foi et parfois - ma mère me le dit aussi - je sens que c'est comme une mission, que Dieu seul sait pourquoi Il fait les choses ainsi.

Je ne peux pas dire que je sois complètement heureuse, il est sous les verrous et c'est très dur : nous sommes tous prisoniers, ce n'est pas une vie. J'amène ma fille à toutes les visites, ils jouent pendant deux heures et elle pleure en se séparant. Pour nous, en tant que parents, c'est aussi très difficile, il a raté beaucoup de choses : ses premiers pas, ses premiers mots. Horacio nous a beaucoup manqué, comme tant d'autres ont manqué à leurs enfants et leur épouse. Nous éspérons que tout s'arrangera et que nous pourrons vivre comme une famille, comme la famille que nous sommes en vérité.

- Es-tu toujours médecin à Pinar del Río ?

J'ai fini mon service social et j'ai continué à travailler ici, le transfert à été difficile, au début ils ne voulaient pas me donner un poste. Ma carrière est surtout pratique et j'ai toujours voulu travailler. La sécurité s'est arrangée pour que mon poste ici à Pinar del Río soit dans un endroit très écarté, il n'y avait même pas de route, il fallait s'y rendre dans une charette à cheval et ça a duré quelque six à huit mois. Quand j'étais enceinte je devais faire le voyage dans la charette avec mon gros ventre, pour aller et venir au travail tous les jours.

Avec le temps il m'ont rapproché un peu du village puis de la commune, mais malgré cela je suis loin. En tant qu'employée j'appartiens à la commune de Sandino, à trente kilomètres d'où habite la famille d'Horacio.

Ils m'ont fourni un travail, mais jamais ils ne m'ont rendu les choses faciles. Un ami médecin m'a dit quand je suis arrivée : est-tu prête pour ce que vas endurer ? Je suis convaincu que tu ne peux pas t'imaginer ce que tu vas avoir à sévir. Et c'est vrai, j'ai passé des momments très difficiles, et même pire quand j'etais enceinte, avec un ventre énorme de six, sept mois, toute seule dans une prison, j'arrivais avec trois ou quatre valises et les officiers sortaient une bascule pour commencer à me retirer des choses. Ces histoires tous les parents de prisoniers les avons vécu, mais je vois mon histoire en particulier et ce qu'on nous a fait et il y a de l'acharnement.

- Il y a-t-il un moment spécial que tu veuilles me raconter, quelque chose qui vous ait marqué en tant que couple ?

Nous avons eu des moments très durs, mais aussi très beaux dans notre relation. Je ne cache pas que parfois nous sommes tombés - comme tout le monde- mais nous avons toujours pu nous relever et la preuve la voilà : aujourd'hui nous sommes ensemble, au bout de presque sept ans de relations et plus unis que jamais, vraiment.

Il y a une histoire qui nous a marqués- c'est même marrant - parfois quelqu'un d'étranger l'écoute et lui semble normal, mais pour nous ça a un sens très spécial :

Une fois j'étais en consultation et il m'a appelé pour que je le soigne. Je pensais qu'il se sentait mal, je me suis fait du souci car j'ai cru que c'était grave. J'étais en train de faire ma consultation au milieu des détenus - le médecin de la prison généralement rentre et fait sa consultation à même la cellule - et le gardien m'a oubliée, il m'a laissée seule avec les condamnés. Je voyais Horacio qui ne cessait de m'appeler, tout à coup il est venu jusqu'à moi et sans prendre garde m'a serrée dans ses bras comme pour dire : personne n'y touche. C'est en comprenant ce qui se passait que j'ai eu peur. Après nous avons ri et je luis demandais: Qu'est-ce que tu comptais faire ? Ça a aboutit à ce qu'il me prène dans ses bras devant tout le monde !

- Quand vous êtes-vous mariés ?

Nous nous sommes mariés de 21 Mars 2007, le mariage s'est fait à la prison, quelque chose de très simple : nous avons fait venir un noraire, nous avons signé. Peut-être un jour nous pourrons mieux célébrer notre union, avec notre famille. Horacio a trois filles, l'ainée a 22 ans et nous est très proche, elle avait 16 ans quand son père a été condamné.

Peut-être avons nous obtenu des choses que d'autres couples avec une vie en commun n'ont pas réussi à avoir, je suis sure qu'il y a des ménages dans les rues, qui se voient chaque jour et qui n'ont pas ce que nous nous avons. Ce n'est pas un acte héroïque de ma part : Horacio vaut tout le sacrifice que j'ai fait, c'est lui qui m'inspire tout cela.

- Que penses-tu des pourparlers qui ont lieu en ce moment entre le gouvernement et l'Église Catholique ?

C'est très difficile d'avoir une fille seule, de voir comment cette fille marche, parle et grandit sans pouvoir voir son papa, la voir pleurer chaque fois qu'il se séparent. C'est très dur aussi de le voir lui tourner le dos et savoir qu'il demeure emprisonné derrière des barreaux, ne pas savoir s'il mangera, s'il sera bien. Donc, tant que ce ne sera pas contre nos principes, je remercie infiniment tout ce qui se fasse en faveur de sa liberté et de celle des autres détenus.

Il y a un mois, il n'y avait pas de lumière dans ma vie, je vivais juste pour vivre mais aujourd'hui j'ai l'espoir de pouvoir former une famille, de donner à ma fille un foyer stable. La place de son père est irremplaçable, ni les grand-parents ni personne d'autre peut la remplir, alors cette possibilité de vivre ensemble, d'avoir une vie normale, commme il se doit, c'est quelque chose que j'apprécie.

(Fin de l'interview)

Traduit par S.J.B.

Thursday, July 22, 2010

Mon mari en vaut la peine, entretien téléphonique avec Tapia Suyoani Mayola (I)

J'ai appris par hasard l'histoire de cette médecin de vingt-neuf ans et son mari, Horacio Piña Borrego, 42 ans, journaliste indépendant emprisonné pendant la cause des 75. Pendant que l'on me racontait l'odyssée de son destin il me semblait que je lisait un chapitre de "Les Hauts de Hurle-vent". Ces choses ne se passent pas dans la vraie vie, je pensais, et s'ils se passent, je dois aller parler à cette femme, je dois raconter cette histoire.

Un ami commun nous a connecté et j'ai décidé de lui téléphoner pour qu'elle me donne son témoignage. Les mots de Suyoani ont pénétré mon âme et, même si l'on dit que tout par téléphone est plus cool, j'ai aussi pleuré quand elle a pleuré de l'autre côté du combiné. Je ne pensé pas à publier une interview, plutôt raconter son histoire, mais après l'avoir enregistré, changer la vie de cette jeune fille avec mes mots me semblait un sacrilège.

Première partie: Prison de Canaleta, province de Ciego de Avila

Fragmento del audio de la entrevista:

- Comment as-tu rencontré Horacio dans la prison de Canaleta?

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans une cellule de punition. Il a été choquant pour moi car je n'étais pas un médecin de la zone d'isolement, j'étais en service de permanence et on m'avait cherché parce que Horacio se sentait mal.

Quand je suis entré dans le couloir tout ce qu'il y avait été une ampoule à incandescence, la lumière du soleil n'y pénètre pas parce que les fenêtres sont fermées avec un morceau de zinc. C'était un vaste espace, je ne peux pas te dire la longueur, il est incomparable, il y avait beaucoup de cellules très petites, extrêmement petites. Et il y étaient cinq de la cause des 75: Raúl Rivero, Ariel Sigler Amaya, Luis Milán Fernández, Pedro Pablo Alvarez et mon mari, Horacio Piña.

Je me souviens que Horacio avait un mal de tête et de l'hypertension artérielle. Quand je l'ai vu à travers cette porte, ça a été extraordinaire, à partir de ce moment, nous avons tous deux réalisé que quelque chose allait se passer. À l'époque, je n'ai jamais pensé que nous allions finir par former un mariage, que au moment donné nous aurions même une fille. Cependant, c'était magique, j'ai beaucoup de foi et dans ces conditions, connaître une personne, tomber dans l'amour et formaliser après un mariage et une famille, il doit vraiment être l'oeuvre de Dieu.

- Pourquoi étaient les cinq dans des cellules de punition?

Il n'y avait aucune raison pour cela, c'était la place que les autorités ont cherché pour eux. Il s'agit de la cellule de punition pour les criminels de droit commun, mais c'est aussi la zone d'isolement. Quand ils ont étés emprisonnés on les avait mis là avec les condamnés à la mort et à la peine à perpétuité. Horacio y était un an et quatre mois.

- Quand est-ce que vous vous êtes rendus compte que vous étiez tombés amoureux?

Au début, nous étions juste des amis, en dépit qu'il y avait toujours beaucoup d'identification entre nous. Le treize mai 2004, nous avons eu le premier baiser, près d'un an après notre rencontre, parce que, comme il était dans la zone d'isolement, nous ne nous voyions pas si souvent, seulement une ou deux fois par mois.

Dans la prison le rapport des détenus avec les fonctionnaires et les médecins est très difficile, on m'a parlé très mal d'eux. Mon mari me raconte que plusieurs fois il a essayé de faire la conversation, mais il avait peur de me décevoir ou de me dire quelque chose de mal, en plus dans sa situation. J'avais envie de lui parler, mais j'avais aussi peur.

Il a fallu longtemps avant que nous nous parlions, seulement lorsque il a été transféré avec les autres prisonniers nous avons commencé à nous voir presque tous les jours et nous avons commencé la relation; je prenais soin des malades chroniques et il avait diverses maladies.

Notre union a été très forte, malgré autant d'adversité: nous n'avons jamais parlé de quelque chose de temporaire, au contraire, nous avons toujours fait des plans pour l'avenir. Nous avons eu beaucoup de difficultés parce qu'il y a des choses que l'on ne peut pas cacher: la Sécurité s'est rendu compte qu'il y avait quelque chose, que je les aidait, non seulement pas à lui mais aussi aux autres. Ils ont commencé à nous surveiller, malgré qu'ils ont jamais obtenu des preuves manifestes de notre relation, ils l'imaginaient. Après, Raúl Rivero a écrit un poème racontant notre histoire, et la Sécurité l'a trouvé.

Horacio est merveilleux, la personne que j'ai choisi comme modèle, je compte sur son soutien, il me donne une grande force de vivre et de continuer. Certaines personnes m'ont dit: "Mais comment est-ce possible? Tu es une jeune femme, tu as toute une vie devant toi. Que fais-tu unie à un homme condamné à vingt ans? Je simplement réponds: Mon mari en vaut la peine.

- Quelles sont les conséquences d'avoir étés découverts? Qu'est-ce qui s'est passé dans ta vie personnelle et professionnelle?

On est venu me chercher au cabinet, j'étais justement en train de soigner Horacio, ils sont arrivés cinq agents de la Sécurité et ils m'ont amené dans un bureau, tout cela est arrivé devant lui. Ce fut un moment terrible, il savait que quelque chose n'allait pas et il a dit aux policiers: "Interrogez moi, laissez-le!".

Ils ont essayé de me faire avouer. Je suis un médecin, j'étais un travailleur civil du Minint (Ministère de l'intérieur) et je faisais des services sociaux, on n'était qu'un homme et une femme, ils ne pouvaient pas m'accuser de quoi que ce soit. Ils ont essayé de m'intimider avec ma famille, me menaçaient: qu'ils allaient dire à mes parents. Un officier m'a demandé dans une interview comment était-il possible pour un médecin, diplômé dans la révolution, tomber en amour avec un terroriste. A cette occasion, je lui ai répondu: il semble que nous n'avons pas la même notion de terrorisme, Horacio Piña n'est pas un terroriste.

J'ai été transférée à une autre unité du Minint, et ensuite on l'a envoyé à Pinar del Rio. Le dernier entretien à Canaleta a été le 18 juillet. Horacio a été déplacé la nuit du 11 août au Combinado del Este (La Havane) et plus tard à Pinar del Rio. C'est à dire, il n'est resté que quelques jours à Ciego de Avila après que j'aurais été envoyée à l'autre unité, pour un travail plutôt bureaucratique, rien liées aux prisons. Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas perdre un médecin, alors j'ai fait un échange de poste: une médecin d'une école était intéressé à changer d'emploi, elle a rejoint le Minint et je suis allé à l'école.

- Alors, on ne t'a pas laissé continuer à travailler dans les prisons?

Non, ils savaient que, étant donné que j'avais une relation avec lui, j'allais l'aider. Ils ne veulent pas, ne peuvent même pas imaginer qu'il y aie quelqu'un qui puisse rendre les choses plus faciles aux prisonniers. J'ai eu des moments de grande pression, un jour j'attendais le bus pour aller au travail, et à l'arrêt du bus une dame disait à un autre: "Il y a une médecin avec un terroriste de la prison ici à Canaleta".

Ce signe de "Docteur avec Terroriste", ce sont eux qui se sont pris en charge de le divulguer dans ma province. Pour ma famille ça était très difficile aussi, mes parents ont été convoqués au lieu de travail. C'étaient des moments très difficile pour tous, y compris lui, parce qu'il se sentait impuissant pendant que je souffrait toute cette situation.

- Qu'en est-il de ta famille, comment a-t-elle réagi à une telle pression?

J'ai une famille merveilleuse ... Je peux à peine parler. Dans le cas de mon père, parce que ma mère est une personne un peu plus calme, il m'a dit: - "Si nous ne t'aidons pas, qui va le faire? Tu es ma fille". Le souvenir me fait mal.

Le jour où la Sécurité m'a interrogé, ils ont aussi interrogé mon père. Le lendemain matin, je partait pour le travail et il m'a demandé si j'avais besoin qu'il m'accompagne:

- Papa, je peux aller seule- et il m'a dit.

- Lève ta tête alors, tu n'as rien fait pour aller avec la tête en bas.

Et pour ça je lui serai toujours remerciant, j'ai beaucoup vraiment à remercier aux deux parce que les deux travaillent et ils sont liés d'une façon ou d'une autre à ce gouvernement, avec le système. Une autre famille peut-être n'aurait pas adopté cette position. Les agents ont même demandé à mon père pourquoi je vivais encore sous son toit et il a affirmé: "Il n'y a pas question qu'elle quitte la maison, c'est ma fille et je l'aiderai à tout. Ainsi, il a toujours fait, ça fait maintenant près de sept ans et je suis ici à Pinar del Rio. Malgré d'être loin, ils n'ont m'a beaucoup aidé.

- Qu'en est-il des gens, quelle attitude ont ils pris devant la diffamation? Tes collègues, tes amis?

Nous avons reçu le soutien de nombreuses personnes, Horacio est très sociable et facile à aimer. Les infirmières nous ont beaucoup aidé et il soutient même la communication avec des gens de Canaleta. Je lui disais à l'époque "Tu as des yeux dans le dos" et il se justifiait, "Les amitiés m'alertent des dangers, me donnent des signales quand quelqu'un de pernicieux pour nous est près.

La Sécurité de l'état n'a pas réussi à nous enlever la solidarité des gens, cela est l'épine qu'ils ont coincé dans la gorge et c'est pourquoi ils ne m'ont pas laissé vivre en paix. J'ai toujours été persécutée, jamais j'ai eu un moment de tranquillité. Ici, à Pinar del Rio, par exemple, quand je commence à travailler dans un lieu, toujours la même chose arrive, au début personne ne dit rien, mais plus tard, lorsque nous nous connaissons mieux, les gens m'avouent: Docteur, je dois vous dire, avant de votre arrivée la Sécurité était ici et nous a dit que nous avions à faire rapport de tout ce que vous faisiez, le temps d'arrivée et de départ.

Ils ont appelé mes parents et ont insisté pour qu'ils me demandent de retourner, ils lui dissent qu'ils vont me donner un emploi, que je vais être situé dans la capitale provinciale, que rien ne m'arrivera ... même ça ils ont osé dire.

(Fin de la première partie de l'interview)

Traducteur: Denis

Saturday, July 17, 2010

Tristes routes


Cliché: Claudio Fuentes Madan

En tant que femme pratique, j'ai pensé profiter de mon voyage à Santa Clara pour acheter sur la route les produits qui sont difficiles à trouver à la capitale ou ont un prix fort élevé. Depuis que j'étais toute petite je me souvient des paysants en train de vendre au bord de la route. Eux mêmes sèment ou élèvent et vendent leurs marchandises directement aux voyaguers.

J'ai été surprise par le désert de vendeurs ambulants pendant des kilomètres et des kilomètres, ces agriculteurs ont une économie très précaire, et il est difficile de croire que la police cherche à les punir pour négocier avec ce qui nait de leurs propres mains. Dans de s maisons en bois et avec leurs vaches recensées, ils réussissent à alimenter pour quelques jours leurs familles en vendant quelques livres de fromage.

Il y en a encore quelques uns, il ne sont pas plus d'une vingtaine tout au long des kilomètres qui séparent la Havanne de Santa Clara. Peureux, quand la voiture s'arrete, il se raprochent avec précaution, car la PNR ("Police Nationale Révolutionnaire") les traque en se faisant passer par des clients.

Le garçon à qui j'ai pu finalement acherter du fromage n'avait pas 25 ans, c'est sur. Je lui ait demandé qu'est ce qui se passait quand ils étaitent pris: ils s'enfuient à toute vitesse, en essayant de sauver au moins quelque peu de leur marchandise, et les policiers leur courent après dans la montagne.

Ils leur courent après dans la montagne?!

Il est difficile de prendre au sérieux l'image ridicule d'un type en uniforme poursuivant dans un pré un paysant pour se saisir de vingt bananes. Vu que je n'allais pas faire un discours au pauvre garçon, j'ai simplement payé et je suis repartie, mais l'idée me ronde dans la tête: n'y a-t-il pas un million de personnes improductives qui touchent un salaire d'après le général Raúl Castro? Pourquoi ne pas commencer par démanteler ces postes déprédateurs de l'économie familiale et permettre aux agriculteurs de vendre leurs produits où il le veulent?

Traduit par S.J.B.

Wednesday, July 14, 2010

Celle qui ne comprends rien, c'est moi


"Ne croyez pas, ne craignez pas, ne mendiez pas."
Alexandre Soljenitsyne


Les derniers jours ont été étourdissants, partagé entre la joie et l'incertitude. Je n'ai pas dit au revoir à Pablo Pacheco, car il a été glissé hors du pays, je n'ai pas été capable de parler avec Pedro Argüelle et j'ai encore les yeux fixés sur l'image de Fariñas, figée dans l'instant où la grimace sur son visage quand il a essayé de prendre une gorgée de liquide qui était, pour lui, un agonie pure.

Je me sentais un peu déconnecté, courir ici et là, de Pinar del Rio à Santa Clara, restée renseigner sur tout ce qui passait par un vas et viens de messages texte que nous avons réussi à continuer entre amis. J'ai vu beaucoup de gens avec la foi qu'un jour nous vivrons dans un pays libre, j'ai été frappé par le réseau de solidarité en dehors de l'hôpital de Coco, plusieurs de ses fidèles amis et collègues désespérément assistaient aux hauts et bas de sa santé, jusqu'a ceux qui n'avait aucune idée, comme moi, qui est arrivé trois heures avant la visite; apportant tout ce qu'ils avaient, et qui n'est: presque rien. Je regrette sincèrement que pas un seul journaliste a pris la peine, jusqu'à maintenant, de parler avec ces gens qui pendant quatre mois, en silence, ont pris soin de la vie de l'homme le plus libre à Cuba.

Il est parfois troublant de voir tant de courage et de gentillesse dans les gens, comme la mère de Guillermo Fariñas; et tant d'indolence et tant d'hypocrisie dans les articles comme celui-ci *. Il ya des moments où il vaut mieux ne pas se connecter à Internet.

Cela me dérange profondément, horriblement, de voir la déception qui a été démontré envers les voix de la société civile dans la poursuite d'une politique opportuniste envers ceux qui vivent aujourd'hui dans mon pays: la libération des innocents. À quel moment dans l'histoire a été le dialogue entre l'Eglise et le gouvernement cubain, et avec M. Moratinos comme médiateur? Quand les prisonniers qui veulent vivre à Cuba sreont-ils libérés? Pourquoi, dans un aéroport international, "les gens libres" ne montent-ils pas à bord de l'avion comme le reste des passagers? S'ils peuvent venir à Cuba quand ils le veulent, pourquoi n'ont-ils pas pu dire au revoir à leurs amis d'aujourd'hui, ou arrêter et prendre une tasse de café à la maison avant de quitter l'île?

Aujourd'hui, pour la première fois que j'ai vu le visage de José Luis García Paneque dans une photo sur Internet, mes sentiments sont indescriptibles, ce poste deviendrait absurde si je me livrais à toutes mes questions. Je déteste dire cela, mais jusqu'à présent, un seul mot décrit l'accomplissement de ce dialogue unique qui exclut les protagonistes et les victimes de l'une des deux parties: l'exil.

Si au moins l'un des ex-prisonniers d'opinion libéré à Madrid met ses pieds sur le sol cubain de nouveau, quand Pedro Argüelles, Eduardo Díaz et Regis Iglesias seront à la maison, lorsque les laïcs Dagoberto Valdés et Osvaldo Payá seront invités à des négociations entre le gouvernement et l'Eglise Catholique, et pourront exprimer leurs opinions sur un pied d'égalité, alors nous serons engagés dans le dialogue; jusqu'à ce moment, nous parlons seulement de concessions, de la commodité et d'issues de secours.

* Note du traducteur: le lien pointe vers un article, en espagnol, intitulé «Les Cubains dissidents en Espagne font face à un avenir incertain»

Wednesday, July 7, 2010

Juan Juan Almeida, le 6 Juillet, coins de 23 et L



Texte d'ouverture:
"Mardi, 6 juin 2010, coins de 23 et L, Vedado, La Havane.

Juan Juan Almeida, après des semaines de grève de la faim, sort une seconde fois avec un signe pour revendiquer son droit de voyager pour des raisons de santé."


Pour en savoir plus sur Juan Juan, cliquez ici.

Tuesday, July 6, 2010

Réponse de Guillermo Fariñas au Journal Granma



Image: La Redención de Horus, por Luís Trápaga

Du blog: La Grève la Faim

Réponse de Guillermo Fariñas Hernández en ce qui concerne l'entrevue par Deisy Francis Mexidor, dans le Journal Granma, samedi le 3 Juillet 2010, avec le Chef dea soins intensifs à l'Hôpital Universitaire Arnaldo Milián Castro.

La réponse a été dicté par téléphone par Guillermo Fariñas à Licet Zamora Carrandi


Le journaliste Deisy Francis Mexidor a intentionnellement omis de détailler toute l'équipe médicale traitant Guillermo Fariñas Hernández. Il comprend: le Dr Armando Caballero López chef des soins intensifs et spécialiste dans le second degré, le Dr Elias Garcia Becker, au deuxième degré spécialiste de la nutrition parentérale, le Dr Luis Alberto Pérez Santos, au second degré spécialiste en soins intensifs, le Dr Mauro López Ortega, spécialiste du second degré en soins intensifs, le Dr Mario Rodríguez Domínguez, spécialiste du second degré en soins intensifs, le Dr Rodolfo Martínez Delgado, le Dr Israël Serra Machado, le Dr Ernesto Fernandez Aspiolea, spécialiste de premier degré en soins intensifs, le Dr Marcos Alonso Castro, spécialiste de premier degré en soins intensifs, le Dr Yoniel Rivero Lóbrega, résident de troisième année en soins intensifs et le Dr. Cartaya Carlos Herrera, qui ne fait pas partie de l'équipe médicale, car il remplit une mission au Venezuela, mais il est en visite à Cuba et il a participé, chaque matin, aux discussions de l'équipe médicale à l'égard de l'état d'avancement de Guillermo Fariñas, en raison de ses années d'expérience avec les diverses grèves réalisée précédemment.

Professeur Armando Caballero a fait une légère erreur parce que je suis entré pesant 53 kg le Mars 11, et à l'occasion j'ai été pesé autant que 69,75 kg. Tout cela a été merci au nutritionniste Dr Elias Becker, qui nous donne la certitude que Orlando Zapata Tamayo a été assassiné parce que si il avait reçu l'attention médicale que rapporte le journal Granma (les mêmes que j'ai reçu), à cette époque, il ne serait pas décédée .

Il a omis d'expliquer la raison de ma grève et suggéré dans le journal qu'il s'agit d'un suicide et il n'a pas été expliqué aux lecteurs que Guillermo Fariñas est en grève de la faim depuis le 24 Février, exigeant la libération conditionnelle de 25 des prisonniers politiques cubains enprisonné entant que prisonniers de conscience, parce qu'ils sont en mauvaise santé.

Je crois qu'en raison de mon état grave, ils ont utilisé l'humanitarisme des médecins pour préparer les médias internationaux pour ma mort à éventuelle. Je suis conscient que ma mort viendra et que c'est un honneur pour tenter de sauver la vie de 25 prisonniers politiques et de conscience que notre pays a besoin en tant que dirigeants. Les seuls responsables de ma mort éventuelle sont les frères Fidel et Raul Castro. J'ai confiance en l'équipe médicale et paramédical qui me traite. C'est pourquoi j'ai rejeté les différentes offres qui ont été faits pourme faire suivre dans d'autres pays. Je veux mourir dans mon pays sous le nez des dictateurs avec leurs fusils, leurs carabines, leurs canons et leurs bombes. Je n'ai que la moralité d'un membre du peuple ordinaire, induit en erreur et soumis depuis 51 ans par ceux qui ont des armes, de la violence, des lois totalitaires et de la mauvaise gestion de haut en bas.

Guillermo Fariñas Hernández

Saturday, July 3, 2010

Des Vacances


Photo: Claudio Fuentes Madan

Pendant quelques jours je prendrai de l'air, je vais écrire mais moins souvent. J'ai besoin de me reposer un peu, mon corps et mon esprit me le demandent. Ne vous inquiétez pas, je vais bien.

Des Vacances


Photo: Claudio Fuentes Madan

Pendant quelques jours je prendrai de l'air, je vais écrire mais moins souvent. J'ai besoin de me reposer un peu, mon corps et mon esprit me le demandent. Ne vous inquiétez pas, je vais bien.

Thursday, July 1, 2010

Eau Froide et Dette Éternelle



Photo: Camion remplis de vieux réfrigérateurs dans mon quartier.

Amelia a environ 50 ans et vit seule, son mari est mort dans la guerre en Angola et, depuis, elle reçoit une pension de crève faim grâce à l'Association des Anciens Combattants. Comme elle ne travaille pas pour l'État, même si elle a l'âge de travailler; à plusieurs reprises ils ont essayé de lui prendre sa pitance de 200 pesos cubains, qu'elle reçoit en guise "d'aide financière."

Depuis qu'elle a échangé son réfrigérateur pour un modèle plus énergetique, sa vie a été compliquée: elle a de l'eau froide, mais elle doit à l’État 2.000 pesos en trente versements mensuels, en plus des frais de retard, ce qu'elle n'a pas été en mesure de payer. Depuis quelques mois, un "inspecteur" a visité sa maison à chaque par semaine, pour lui laissée savoir le genre de choses terribles qui vont qui risque de lui arriver. Tout a commencé par une amende, qui est supérieure à la dette déjà impossible à rembourser par elle-même. Comme cela n'a pas fonctionné, il est passé au chantage et l'a menacé de confisquer le réfrigérateur et, enfin, la menace d'un procès.

Amelia sait qu'elle ne peut trouver cette somme, et son inspecteur, l'a prise de confiance comme elle le regarda dans les yeux, lui avoua qu'il n'a pas été en mesure de respecter son propre engagement à payer pour son réfrigérateur, lui non plus.

Dans une bizarre "Année de la Révolution Énergétique», une épithète qui a été écrite sous la date dans tout les documents officiels et sur les tableaux d'école pendant toute l'année 2006; Fidel Castro avait décidé de mettre à jour nos appareils électroménager. L'énergie n'est jamais venu, mais nos ampoules électriques, les ventilateurs et les réfrigérateurs ont été échangés contre de nouveaux, avec des promesses que nous pouvions les payer en plusieurs versements.

Quelques années plus tard, un pourcentage assez élevé de Cubains doivent des milliers de pesos à l'État, le Parti Communiste Cubain pendant ses réunions demande à militants «d'assurer le respect des engagements pris dans leurs nucleus et dans leurs quartiers», et, en passant, de «donner l'exemple par le règlement de leurs propres dettes." Mais après 50 ans - membre du Parti ou non - le dénominateur commun du Cubain moyen est l'insolvabilité. Cette faillite de l'économie familiale est le résultat d'une mauvaise gestion du gouvernement, qui exige maintenant que nous payons ce que nous avons jamais gagné.