Ses parents lui apprirent à étudier, à lire, à aimer le savoir. Quand elle était petite elle reçut des leçons de beaucoup de choses : piano, art plastique, anglais, natation et gimnastique. Elle étudia à l'Université, obtint sa licence et commença son service social. Ce furent les années les plus irrationnelles de sa vie, elle gagnait 148 pesos par mois, travaillait 40 heures par semaine et dificilement arrivait à payer avec ce salaire les produits de sa carte de rationnement.
Elle finit les deux années règlementaires de remboursement de sa licence, rangea ses affaires derrière la porte et refusa de continuer. Elle réussit des formations supplémentaires et pour passer le temps, elle s'inscrit à une aute licence par correspondence. Son père fit pression : il n'est pas bon de s'habituer à vivre sans travailler ; sa mère réussit à le convaincre : mieux vaux qu'elle continue d'étudier à ce qu'elle ne fasse rien.
Mais elle ne comprenait pas, pourquoi tous insistaient pour qu'elle travaille alors que presonne ne semblait s'inquieter de ce qu'elle fut payée? Ses parents étaient agés et depuis quelques mois la famille à l'étranger ne pouvait plus envoyer de l'argent. Elle savait que la crise arriverait, mais travailler ou pas travailler ne changerait rien. Elle n'était plus une enfant et elle le savait, avec un emploi légal elle mourrait de faim.
La trentaine est arrivée au galop: ses vieux parents étaient plus que vieux et le plafond écaillé de la maison lui rappellait que rien n'est éternel. Vendre des fringues de temps en temps, faire le guide touristique illégal au quartier historique de La Havanne ou faire le ménage d'une maison en location etait le meilleur à quoi elle pouvait aspirer. Les années passaient et sa vie stagnait, elle commença à s'obsseder. Elle bougea partout, passa une annonce au hi5 pour se trouver un petit ami étranger, parla avec ses amis pour obtenir des lettres d'invitation... mais rien n'aboutit.
La quarantaine la trouva dérpimée, comme Pénélope elle resta à attendre un jour qui ne vint pas, une issue qui ne lui a pas réussie, une maison qu'elle n'a jamais refaite, un salaire qui n'a jamais augmenté, un mari qui n'est pas resté, des enfants qu'elle n'a jamais eus et une vie qu'elle n'a jamais vécue.
Traduit par S.J.B.
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