Le manque de rationalité me vient à l'esprit devant les images du Sixième Congrès. Quand j'entends la liste des délégués, les membres du Bureau Politique et ceux du Comité Central, je ressens un malaise physique désagréable : Machado Ventura, Balaguer, Cintas Frías, et un vieux etcétéra, ne me laissent pas continuer à écouter avec objectivité. Et comble de tout, Raúl Castro se met à raconter une anecdocte digne d'une telenovela (« feuilleton mexicain ») sur le machisme familial : il marche sur les pieds de Machado Ventura après qu'un certain ragot se soit propagé. Cette scène aurait été certainement plus adéquate devant le four d'une cuisine que pendant le tant attendu Congrès du Parti Communiste.
Le pire - ou le meilleur, selon la lecture - est que nous aurons à attendre jusqu'au 28 janvier 2012 pour la mise en application des changements. On supposait que le super changement serait pour tout de suite, mais ils nous ont donné une "petite modification" et à nouveau nous ont ajourné la "transformation". Raúl Castro se lamente sur des dogmes archaïques, promet une autre rectification, augure un avenir avec de plus jeunes dirigeants et assure qu'il sauvera lentement le socialisme et la révolution. Le Général sait, il doit le savoir, que ses promesses s'accompliront seulement quand il ne sera déjà plus dans le Comité Central, quand il ne sera plus le Premier Secrétaire d'aucun parti, quand vraiment une nouvelle vague de fonctionnaires publiques assumera les pouvoirs. Et justement c'est ça qu'ils veulent des puissants vieillards: minimiser le changement et jouer une politique de compte gouttes, pour étendre le plus possible l'inévitable changement, la fin de l'omniprésence du Parti.
Cependant, même moi, la reine de l'incrédulité, sens un certain optimisme. Les libertés économiques que le gouvernement cubain est aujourd'hui obligé de nous accorder, à risque de s'effondrer, ce seront les fondements de la liberté sociale et politique que nous leur arracherons demain, parce qu'alors ils seront également condamnés à céder, sous peine de périr.
Traducteur: Catherine F.
Publié en espagnol le 22 avril 2011
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