Opération nettoyage
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Angle des rues Infanta et Vapor, 20h. Un échafaudage grince sous le poids
de ses occupants. La zone est sombre, mais malgré cela, deux peintres
passent leu...
Wednesday, June 24, 2009
De Golfito aux Soins Intensifs
Rolando a 42 ans et sa fille en a 19, ils aiment aller danser à l'occasion, ils sont allés ensemble à une discothèque, bien qu'ils ne n’y vont plus. Le 16 Décembre 2008, ils avaient été à Golfito, une discothèque à Rio Cristal, ils ont quittés à 2h30 du matin et ont prit le bus numéro 160 pour entrer à la maison. Un groupe de gars qui avaient aussi été à la discothèque est monté sur le bus avec eux.
Je me souviens qu'à cette époque, les gens étaient en train de jouer de la musique rumba dans les bus, et aussi il y a eu de nombreuses attaques sur les conducteurs et passagers, surtout en début de matinée. La police a alors décidé de mettre un agent armé pour maintenir l'ordre sur tous les bus à la nuit. L'idée, au moins pour moi, était assez rassurante (sauf pour les armes à feu), mais ce qui se passe à Cuba, c'est que l'ordre civil et à la discipline militaire sont synonymes. Les gens ont commencé à protester parce que maintenant ils ne pouvaient pas jouer la rumba, et en plus ils ont empêché Ciro de jouer quelques accords (sans paroles) sur sa guitare.
Ils ont également fait jouer du reggaeton et ils chantaient sur le bus numéro 160 de Rolando. Malheureusement, cette nuit là les policiers étaient habillés en civils même si ils ont gardé au moins une chose de l'uniforme : le révolver. Ils ont commencé à se disputer avec les gens et ont ordonné qu’ils descendent du bus, le bus était plein et lorsque l'atmosphère se fâche les gens ont tendance à paniquer; ce cas ci n’est pas différent. La police a ordonné l'arrêt du bus, mais ils ont laissé les portes fermées, ils voulaient empêcher les coupables de s'échapper dans les Boyeros du petit matin. Tout le monde voulait sortir et la scène c’est gâtée : un des flics (il y en avait deux) sorti son pistolet et a tiré à l'intérieur de l'autobus à plusieurs reprises.
La terreur a été incontrôlable, les gens se sont jetés par les fenêtres et, éventuellement, ils ont ouvert les portes et tout le monde a essayé de sortir en même temps. Rolando a attrapé sa fille ainée et quand il a mis un pied sur le trottoir, il a ressenti une vive douleur dans sa jambe gauche avant de s’évanouir.
Le lendemain, il s’est réveiller aux soins intensifs à l'hôpital militaire, avec deux policiers de chaque côté de lui et au loin, il a entendu la voix de sa mère qui réprimandait ceux en uniforme dans la chambre. La balle a traversé la cuisse gauche et est ressorti, ils ont reconstruit son artère fémorale, et le médecin lui a dit que c’était un "miracle", qu'il soit toujours en vie. Cinq autres personnes ont également été blessées.
Il a passé un an en arrêt de travail, ils lui ont donné un congé sans solde qu’il n’était pas en mesure de contester, il a tenté d’engager certains avocats lui-même, mais ça n’a pas vraiment marché. Rien n'est arrivé aux flics qui ont tiré l'arme à feu et Rolando m'a assuré que, quelques jours plus tard, il a lu un article dans le journal Granma sur comment la nouvelle mesure de mettre des policiers dans les bus fonctionnait à merveille… apparemment certains fonctionnaires de la police avaient été décoré, selon de l'organe officiel du Parti Communiste. Rolando a cessé de boiter il y a quelques mois seulement et il est convaincu d'une chose: nous tous (lui inclus) ne sommes pas défendus dans ce pays.
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