Monday, July 27, 2009

La Dernière Carte: Passer sans Apprendre




À l'école secondaire Cepero Bonilla cette année, le professeur de sciences physiques a fait échouer 500 étudiants. La fille de mon voisin était l'une des victimes de ce « terrible » enseignant de 61 ans qui "sait tout". Il a fait échouer la jeune fille donc sa mère est allée à l'école pour se plaindre, où elle ne s'attendait pas à rencontrer les autres 500 parents à la porte.

Personne ne pouvait entrer dans l'école: même pas les enfants de maman et papa pouvaient entrer, elle me disait en me piquant avec son doigt sur mon épaule droite. Elle a entendu, a mi-geste, un lieutenant-colonel crier qu'il allait faire éclater la tête de l’enseignant si son fils ne passait pas son année.

Comme elle l’amie de la professeure d'anglais, qui encore plus consterné par l'attitude du professeur de sciences physiques, elle a réussi à glisser à l’intérieur et de parler avec le «responsable» de l'échec des élèves. La première chose qu'elle lui a demandée est pourquoi il n'avait pas donné sa fille, qui est tellement bonne dans toutes les autres matières et participe toujours aux activités politiques, la note dont elle avait besoin pour répondre à la note de passage. Elle a reçu une réponse négative, qui l’agaça un peu, mais il n'y avait rien à faire: la jeune fille devra être réévalué, avec ses camarades 499 de classe et revenir à repasser l'examen.

Pendant ce temps, j'ai reçu toute l'histoire d'un autre voisin, d'autant plus horrifiés que la professeure d'anglais, qui l’encouragea à être prudente, car elle était persuader que le professeur « avait la jeune fille dans sa mire » pour « une raison inconnue ».

On dirait que personne ne semble se rendre compte dans ce pays que quand une élève échoue un examen, c'est parce qu'elle n'a pas les connaissances nécessaires pour montrer qu'elle maîtrise le matériel de l'année scolaire et que, de toute évidence, elle a besoin de l'étudier de nouveau.

Friday, July 24, 2009

Coupée de la Culture



Je suis arrivé bien arrangé à 6 :15 pour le concert Pedro Luis Ferrar au Musée National des Beaux Arts dans la Vieille Havane, accompagné de deux amis. L'un d'eux a été surpris de voir « supposés civils » postés dans des positions militaires derrière les gardiens du musée ... mais je ne les ai pas vue.

Quand nous sommes allés acheter nos billets, un homme est venu et s'est présenté comme le directeur du théâtre et en souriant il nous a demandé de l'accompagner. Je savais de quoi il s'agissait, mais quelque chose à l'intérieur de moi m'a dit non, ce n’est pas possible. Je me suis senti mal pour mes deux amis qui, sans manger ou boire, regardait bouches bés ce qui est connu ici comme «les greffiers de la Culture Cubaine".

L'homme nous a dit que l'institution se réservait le droit de refuser l'admission à qui que ce soit et que nous ne pouvions pas entrer parce que nous avions participé à un acte de provocation « contre les greffiers» au cours de la biennale de La Havane. Ma copine n'avait aucune idée de quoi il parlait, mais je lui ai demandé s'il pourrait être plus précis et il a dit que nous nous faisions refuser l'entrée parce que j’avais parlé dans le micro de Wilfredo Lam pendant la performance « Les Murmures de Tatlin » de Tania Bruguera.

Je lui ai dit que j'avais été là, mais que certainement il y avait une erreur, car de nombreuses personnes y étaient ce jour-là; il m'a demandé d'attendre une minute et est allé «consulter» quelqu’un. Une femme est venue et a demandé :

- Laquelle d’entre vous est Claudia?

J’ai levé la main, comme avant, et l'homme est revenu avec une autre femme qui s’est tenue un peu plus loin derrière.

- Claudia, je suis désolé, le musée se réserve le droit de refuser l'admission et ils ont appelé pour nous dire que vous ne pouvez pas entrer.

- Êtes-vous conscient du rôle misérable qui vous a été assigné??

- Oui, je suis désolé.

À celle qui était resté derrière avança:

- Ce n’est pas un rôle misérable, vous êtes une provocatrice et vous ne pouvez pas entrer.

- Madame, sur quoi basez-vos votre déclaration que je suis ici pour provoquer quelque chose?

- Vous avez participé à la performance de Tania Bruguera, j'étais là.

- Oui, j’ai parlée dans un micro qui était ouvert pour le monde entier pendant une minute chacun, tous ceux qui le voulaient pouvaient allés parler.

- Vous pouvez le faire ici.

- Savez-vous ce que c’est une performance?

- Oui.

- Ce n'est pas évident. Ne vous rendez vous pas compte que vous êtes en train d’agir comme une agente de ségrégation et de discrimination de la culture cubaine?

- Tu ne me montre pas de respect.

- Madame, vous ne m’avez pas montré de respect depuis que je suis arrivé ici.

Elle n’allait pas cesser de me regarder jusqu'à ce qu’à la fin du concert donc je suis parti; et je ne pouvais pas demander à mes pauvres compagnons de payer pour quelque chose qu'ils n'avaient pas été en mesure de faire : dans le plein exercice de postcommuniste : jouir de la liberté d'expression pendant une minute dans l'éternité de la révolution.

Sur mon chemin du retour, je me demandais si nos photos sont dans tous les musées, comme les photos des personnes recherchées par la police ou des personnes disparues. J'aimerais savoir si, pour obtenir son diplôme de la Commission pour la Vigilance et la Protection (CVP), vous devez être en mesure de reconnaître chacun d'entre nous à partir de photos et de le démontrer à tout moment ou lieu, que le Comité pour la Vigilance et la Protection sait si tu as parlé dans un micro ou non.

L'été des slogans

Samedi soir, j’ai marché un peu partout dans Vedado ça m'a plu beaucoup, parce que même si il faisait très chaud le soleil ne me tapait pas sur la tête et j'ai vu beaucoup de jeunes dans la rue. La première chose qui m'a surprise a été une énorme affiche au coin de23 et A disant «Nos cinq géants moraux reviendront »:



Comme nous étions en train de passer des commentaires sur le lettrage délirant qui ressemble plus à un nom que d'une épithète, un garçon que nous avons rencontré nous a récité ce poème, entre les éclats de rire, me disant qu'il l’avait entendu à la télé il y a peu de temps:

Si, dans les deux guerres du feu et de la torche
La liberté a donné naissance à des héros radieux
Dans cette bataille des idées
La paix a donné naissance à cinq géants.

Naturellement, il ne se souvenait pas du nom de l'auteur, ce n’était vraiment pas important.

Plus tard, j'ai été en mesure de confirmer que l'ensemble de la 23ième a été complètement saturé avec ce type de signe, certains d'entre eux absolument hilarant. C'était l'avis de tous ceux qui, comme moi, ont été surpris par cette nouvelle « stratégie(?) » pour atteindre les jeunes. Ceux qui regardent à peine la télévision cubaine, qui ne savent pas que le journal Granma existe, qui s’en fichent; ils n’oublient pas que la propagande politique est en pleine "néo-renaissance".

Au parc de Mariana Grajales (23 et C), il y avait un concert avec Agonizer, un groupe de rock cubain. Le parc était plein de gens, mais je ne suis pas allé au concert parce que je voulais continuer ma promenade. Mais j'ai été très étonné quand j'ai vu , de la 23ième, que la moitié de l'arrière de la était couverte par ce signe, qui disant: "travaillez fort":



Enfin, en arrivant à la rue G, un tissu gigantesque disait: «Cette révolution est la fille de la culture et des idées», nous a forcée à se pencher pour traverser d'un côté du boulevard à l'autre, toujours surveillé par deux flics, au cas trop grands frikie pourrait décider d’arracher l'obstacle qui se trouve entre lui et ses amis de l'autre côté. Mais le meilleur est que, lorsque j'étais en train de me plaindre du terrible bombardement de propagande auquel ils nous soumettent, quelqu'un qui marchait près de nous m'a dit:

- C’est mieux comme ça, de cette façon nous n'oublions pas qu'ils ne nous aiment pas et nous les emmerdons.



Photos: Claudio Fuentes Madan

Thursday, July 23, 2009

Connexions



L'autre jour, j'ai vu le film «Crossing Over» qui essayait d'englober la question de l'immigration aux États-Unis. De mon point de vue de « d'immigrée potentielle », il semble tout à fait choquant, même si le film ne traitait pas directement avec la « Question Cubaine », et j'ai été très touché. Une étrange coïncidence d’Américains « positifs » et d’étrangers « négatif », bien que subtile, a laissé un mauvais goût dans ma bouche.

Presque tous mes amis vivent à présentement dans un pays autre que Cuba. Je vois autour de moi que « quitter le pays » est le « Rêve Cubain ». Je ne jugerai jamais leurs décisions, je crois simplement qu'il est extrêmement regrettable que cette île est devenue tellement inhabitable pour presque tout le monde.

Ma mère rêve qu'un jour, je vais enfin m’ouvrir les yeux et que je prendrai l'avion pour « un autre endroit », mes amis « lutte » pour des bourses de troisième cycle et des postes où ils pourront partir; un médecin se botte le cul car il a choisi une carrière dans laquelle il ne peut pas être attribué une « carte blanche »; mais comme si cela ne suffisait pas, des hauts fonctionnaires et de nombreuses personnes «commis au processus» rêvent du même destin pour leurs enfants et pour eux-mêmes.

De dire au revoir à quelqu'un au moins trois fois par année est une partie de ma vie quotidienne, malheureusement je ne peux pas en dire la même chose pour les bonjours. Bizarrement, je sais que mes amis ne trouvent pas ce qu'ils cherchent, c'est peut-être presque aussi difficile d'être un immigrant que de vivre dans le totalitarisme.

Je me demande quand le jour viendra où nous les jeunes n'auront pas à s'éparpiller aux quatre coins du monde pour commencer à planifier une vie dans l'obscurité de l'immigration. Je me demande quand le gouvernement cubain assumera la responsabilité de nous avoir dispersés et séparés.

Parler de l'émigration est triste et complexe et, comme dans le film, si traiter à la légère peut être triste et douloureux à ceux qui vivent à l'extérieur du pays. Malheureusement, l'émigration n'est pas une option: c'est une porte de sortie.

Civisme




C’est un peu fou de demander un comportement civilisé d'une société qui, avec l'aide de l'État, favorise la création des Brigades à Réactions Rapides (pour attaquer quiconque proteste publiquement ou en désaccord avec l’État). C’est pourquoi, lorsque je vois l'état agité des gens autour de moi, j'essaie de respirer profondément et de me dire, en paraphrasant Ivan: Ils ne sont pas l'ennemi ... et moi non plus.

Nous disons cela en plaisantant entre nous, et dans l’esprit de la plaisanterie je me suis faite raconter cette triste histoire, l'autre jour. Je suis une de ceux et celles qui maintiennent l'humour comme « l’ultime » remède contre ce qui est; j'ai la Foi que le rire fera passer mes sentiments négatifs que je contracte dans la rue, et m’aidera à lutter contre mon quotidien.

L'histoire est simple: c'est arrivé il y a quelques années lorsque nous avions encore le privilège des interventions délirantes d’El Comandante à l’émission télévisé Table Ronde. Mais parfois, des disparitions mystérieuses créaient de la confusion dans la population (comme maintenant où il ne met pas à jour son blog depuis plusieurs jours). Pendant une telle période, un ami de Julio (un joueur de dominos professionnel) est mort, un homme qui s’appelait Fidel.

Un des joueurs est allé à la maison de Julio pour lui annoncer la nouvelle, et comme il vivait au troisième étage, le joueur a crié à partir du trottoir:

- Julio! Le savais-tu? Fidel est mort.

Mais le voisin au-dessus de Julio n'était pas un joueur de dominos et de ne connaissait pas « CE » Fidel, il a pensé que c’était « L’AUTRE ». Il est allé droit à sa chambre et, s'emparant de son bâton de baseball, est allé à la maison du président de son CDR et il lui a ouvert le crâne.

Malheureusement, je n'ai pas été en mesure de confirmer que presque personne d’autre ne partage mes appréhensions. J'espère que lorsque ce jour viendra, celui que nous attendons tous avec impatience, avec plus ou moins de Foi, avec plus ou moins d'appréhension; les joueurs de baseball ne penseront pas à ouvrir le crâne a qui que ce soit.

Sunday, July 19, 2009

Surréalisme hendomaire ou Service à la Clientèle?



Collage: Lia Villares

Je vais à 23 e et 16 e pour acheter un hot-dog. J’arrive il n'ya pas de tables à l'extérieur, généralement les gens achètent des hot-dogs pour emporter, donc je vais à l’intérieur et sje m’assoies à une des tables. Cinq minutes passent et puis une des serveuses vient et dit, tout en regardant vers le comptoir:

- Mmmmm

De toute évidence, je ne comprenais pas, je suis restée bien tranquille dans ma chaise à attendre. Ensuite, la fille m’appelle:

- Psssssssss

Je me lève et marche vers elle, étrangement, elle ne dit pas un seul mot, mais elle continue une conversation incompréhensible avec les autres serveuses, le dernière l'écoute pendant qu’elle fredonne une chanson jouant à la télé. Dans un moment, elle me regarde, prend un morceau de papier déchiré, et dit:

- Combien?
- Deux.

Je paye et elle écrit quelque chose d'étrange sur le papier, elle me le donne et me fais un signe de tête en direction de la cuisine et dit:

- Donne le au laid là-bas.

Le « laid » était le cuisinier. Je marche vers la passe de la cuisine et je lui donne le papier. Je reviens à ma table, toujours vacante, je m’assois et j'attends. Bientôt, je me rends compte qu’il y a deux hot-dogs sur une plaque dans la passe, le mec me fait signe à partir de la cuisine de venir les chercher.

Je me lève à nouveau et je les prends et je retourne à la table pour les préparer, mais je me rends compte qu'il n’y a pas de moutarde ou de ketchup; il n’en a même pas sur les tables vides. À ce moment-là j'avais déjà compris que je ne pouvais pas compter sur les serveuses. Un peu irrité, j’approche l'une des tables occupées et je demande si je peux utiliser les leurs. Comme si c’était tout à fait normal, ils m'ont dit oui tout à fait tranquillement, j’ai mit un peu de tout sur mes hot-dogs et je quitte.

Tristes Connections



Aujourd'hui, je viens de terminer Persepolis, de l'écrivaine iranienne Marjane Satrapi et j'ai vu reflétée dans ses pages une partie de ma vie et mes soucis. Des choses étranges sans équivoque marquent les régimes totalitaires, au-delà de l'idéologie, la religion ou la culture, qui ont les mêmes effets sur leurs citoyens.

Par pure coïncidence, l'auteure nous parle d'un roman, Oshin, que j'ai vu à Cuba quand j'étais encore une petite fille. Je me souviens que ma sœur et moi avions transformé ma chambre en sanctuaire japonais, mon père nous a fabriqué des baguettes pour manger et ma mère faisait tremper du riz pour compléter notre tragique feuilleton de fantasmes. Mais encore plus remarquable, il s'avère, a été de voir que tout comme à Cuba Oshin n’était pas une Geisha, dans la version iranienne elle était une coiffeuse et à Cuba elle était styliste. Le travail d'une Geisha ne correspondait pas avec la morale islamique, et de l'autre côté du monde, les communistes ont estimé que ça allait en l’encontre de la mentalité socialiste.



Quand j'avais 20 ans, j'ai donné des cours d’espagnol à un étudiant de la Corée du Nord, à l'époque je n'avais pas la moindre idée de ce qui était arrivé aux gens de cette partie du monde. Mon élève travaillait fort, parlait avec un accent mais avec une bonne précision grammaticale, et il aimait les cours. Cependant, quelque chose d'étrange à propos de lui me repoussaient, ses idées me donnaient la frousse et ses compositions me laissaient bouche-bé. Une fois lorsque nous travaillions sur le subjonctif imparfait et le conditionnel, ses phrases étaient plus ou moins comme ceci:

- Si le général avait demandé que l'armée se sacrifie, les soldats auraient eu une mort heureuse.

Il n'a jamais écrit quoi que ce soit qui n'est pas à propos de la guerre. J'ai décidé de suspendre la classe, il s'est excusé et a demandé des devoirs qu'il puisse étudier. Il ne voulait pas partir, il m'a dit que j'étais la seule étrangère à qui il avait été autorisé de parler à Cuba: la professeure d'espagnol. Je lui ai dit que j'étais désolé, et jr lui ai dit au revoir.

Les années ont passé et j'ai appris que la Corée du Nord et nous partageons le même destin: vivre dans une dictature. Je me suis rendu compte que la sensation de liberté que je ressens lorsque je publie sur mon blog est le même qu’il ressentait quand il parlait avec moi et je me moquais de ses phrases. Je me sentais intolérante et paresseuse, j’ai coupé la connexion que ce pauvre homme avait avec la terre, son tunnel d'information. Je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles.

Il est incroyable que nous partagions ces mêmes sentiments, si nous sommes si différents, et que nos gouvernements se servent parallèlement de ces techniques absurdes. Marjane dit que lorsque vous êtes obsédés par la correction de votre habillement, il n'y a pas de temps pour s’inquiéter de votre liberté personnelle, ni des droits des autres. Combien de fois ai-je entendu dire aux gens découragés de Cuba qu'ils ne peuvent pas parler de politique parce qu’ils doivent d'abord mettre de la nourriture sur la table?

Wednesday, July 15, 2009

Ce n'est pas Facile


Image: Peinture de Luis Trápaga

L'autre jour, lors d'une de nos réunions de blogueurs nous avons choisi de parler des histoires du cimetière Colón, les vicissitudes qui se produisent à Cuba quand quelqu'un de proche meurt. On peut dire que c’est un sujet assez choquant, et dans un certain sens ce l’est, heureusement nous avons vu le film, « La mort d'un bureaucrate », donc nous savons tous que mourir à Cuba « n'est pas facile. »

Quelques jours plus tard, un voisin m'a surprit avec une horrible histoire. Il semblait qu’une femme de 40 ans dans le quartier était morte d'épilepsie. Le médecin n'a pas trouvé de signes externes de violence, mais étant donné qu’il voulait être prudent il a appelé la Médecine Légale à venir examiner le corps. La Médecine Légale a dit que ce n'était pas nécessaire, malgré le jeune âge de la victime, s'il n'y avait pas de signes d'un crime, qu’il devrait préparer le certificat de décès immédiatement sans eux.

Pour des raisons de sécurité, la famille a demandé qu'une autopsie soit effectuée sur la victime et a commencé à préparer les documents. Comme il était tard dans la nuit, et aucun hôpital voulait vraiment les recevoir. Ils ont entendu de nombreuses excuses:

- Il n'y a pas d'eau.
- Il n'y a pas de technicien.
- Nous ne trouvons pas la personne en charge.

Enfin, ils ont trouvé un hôpital qui a accepté de recevoir la personne décédée et la famille attendait patiemment les résultats, ce qui prendra environ deux mois. Mais trois mois ont passé et ils n’ont pas reçu de réponses: il semble que les organes ont été perdus et/ou ont été jetés à un certain moment entre l'hôpital et le site de traitement.

Décidant de faire une plainte, ils sont allés à la province et ont essayé de remuer ciel et terre, mais ils se sont rendus compte qu'ils sauront peut-être jamais de quoi elle est morte.

Ce n'est pas facile.

Sunday, July 12, 2009

Le Concert Intéractif de Pedro Luis Ferrer



La vérité est que nous ne voulions pas aller au concert Pedro Luis Ferrer. Ciro avait une répétition et des grosses gouttes de sueur se déversaient de mon front devant l'ordinateur (littéralement) pendant que j’essayais de déchiffrer une erreur dans le code HTML sur la version off-line des blogs. Dehors, l'été étai brulant.

Ensuite, j'ai reçu l'appel de Yoani disant qu'ils ne la lassaient pas entrer au concert, avec une mini-réunion de répudiation et tous le tra-la-la. Je dis mini, car ils ne sont plus en mesure de faire appel à des milliers de gens prêts à crier "au mur!" Parce que maintenant les caméras et les micros essayent de substituer à ce qui était précédemment fournies par des centaines de personnes qui souhaitaient se mettre à genou en adulation. Ce qui s'est passé est que les deux Yoani et Reinaldo se débrouillaient bien devant les caméras. Dans mon cas, ça faisait longtemps que je n’avais pas jouée au chat et à la souris avec la Sécurité de l'État.

Encore une fois, je plains les artistes et les intellectuels. Ils ne peuvent pas savoir que c’est la Sécurité de l'État qui a remplit les sièges; ils n'ont pas votes ou de voix dans leurs activités, ils ne peuvent même pas choisir leurs invités ou interagir avec leur public. Après, qu’ils n'aient pas laissé entrer Yoani personne d'autre ne put entrer, donc l'âge moyen de ceux qui ont entendu le concert de Pedro cet après-midi était 60, tandis que derrière les grilles du Musée des Arts Décoratifs, nous les jeunes regardaient l'illusion de sièges vides et de rêvaient d'applaudir les thèmes et crier les refrains. Malheureusement, les spectateurs qui sont venus en bus prescrit (nous avons vérifié plus tard) n'avaient pas la moindre disposition musicale.

Mais j’ai toujours un avantage: j'ai pris des photos de mecs de la Sécurité, j’ai vu la solidarité entre ceux qui hier se sont vu être désavoué, j’ai partagé l'après-midi avec des gens de mon âge et on a découvert que la Sécurité de l'État n'aime pas les ballades. Comme nous avions déjà quitté la maison et on voulait célébrer l’anniversaire de Macho, nous sommes allés à la rue G. Ciro à joué de la guitare jusqu'à une heure du matin (El Comandante et Alpido Alonso ont été, comme toujours, ses hits les plus en demande), j'ai rencontré un blogueur; et on a finalement décidé que nous n'allons pas perdre aucun de ces jours fériés (de toute façon, nous les avons mérité avec nos salaires et notre boulot, non?).

Les Nouvelles dans le Granma



J'ai décidé de m'abonner au journal Granma, à chaque fois que je le regarde j'ai l’impression que les enjeux grimpent. Aujourd'hui, par exemple, j'ai découvert que la chronique nécrologique a été consacrée à Kim Il Sung, avec le titre du ridicule et déconcertant : «Le Cher Amour du Peuple » avec un petit résumé de sa vie qu’une fois lu je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer.

Ici à La Havane, ils se montrent deux documentaires: « La Corée du Nord, l'Accès à la Terreur » et « Tu Aimeras le Chef Plus que Tout"», qui laissent tout le monde stupéfait. Quand vous les voyez, vous pouvez croire que Ramiro Valdés a des émotions, que Randy a un petit peu de dignité, et que Fidel et Raúl sont une couple de « p’tits vieux ».

Après avoir constaté que je suis né le même jour que Kim Il Sung a quitté ce monde, je me suis rendu compte qu’il partageait également la date de son décès, avec les neuf premiers sites du « Plan de Camping Populaire ». Toute ressemblance avec le surréalisme est pure réalité.

Saturday, July 11, 2009

Mes Démons Sont Parfois Fatigués




Il y a des jours où je perds un peu de force et l'idée et continuer à suivre un chemin qui n'est pas clair me fatigue. C’est difficile de se sentir nager à contre-courant, ou à l’encontre des courants, à la fois parce que j'ai vraiment l'impression que je vais finir seule avec deux ou trois chats, qui m'inspireront quand je serai fatigué. Je pense que ce blog serait surpris de savoir que je n'ai jamais ressenti le manque de rien, et que d’avoir trouvé un espace de liberté est la chose la plus surprenant qui m’est arrivé, en fait, ce n'est pas quelque chose qui m’est arrivé, mais quelque chose qui m’arrive. C'est la raison pour laquelle je ne peux pas utiliser des adjectifs comme bon ou mauvais, car il est difficile de qualifier la vie.

L'autre jour je me promenais et je distribuais des CDs sur la rue G et un garçon m'a dit qu'il avait un blog et m'a donné son adresse avec un avertissement: Ne me manipulez pas. J'ai ri et je lui ai dit que je ne veux pas le manipuler mais mettre un lien à son blog... par la suite j'ai changé d'avis, il se sentirait peut-être manipulé si je mettais son lien, qui sait. Après sur la 23ième j’ai pensée que j’aurais pu lui répondre que je n'étais pas Randy Taladrid pour manipuler quoi que ce soit, pour cela il y a le Granma; et je suis, Dieu merci, tellement petite qu'il serait presque ridicule de penser que je pourrais manipuler quelqu'un, surtout dans un pays où l'information est une illusion et l'idéologie agonise, perdure et accroche son poids sur les béquilles de l'opportunisme.

Rencontrer des gens sans foi me fait perdre la mienne, les gens qui ne comprennent pas la paranoïa, qui l’avalent comme une glace qui sera infiniment digéré dans leurs ventres. Ensuite je deviens triste et je me demande si il ne serait pas mieux de retourner au calme de mes dessins, seule en paix avec mon travail tous les jours; de toute façon, presque toutes les 24 heures quelqu'un me dit de deux choses:

- Tu perds ton temps.
- Ce n'est pas la bonne façon.

Et je me demande: Y a t-il façon de s'exprimer librement qui est plus importante que d'autres? Quoi de mieux que d'essayer d'être libre? LA vérité est que je suis très heureuse avec mon blog, c’est si simple; si ce n'est pas la façon idéale, c'est ce que j'ai choisi; si je perds mon temps, je ne trouve pas de plus grand plaisir que de le perdre à dire ce que je veux.

Mais ça fait presque un an et j’ai presque oublié le texte avec lequel j'ai présenté Octavo Cerco: pour les gens sans foi se déplacent vers moi. Donc, je n'ai aucune raison de douter; j’ai toujours été à contre-courant et je n'ai jamais promis à la Foi, je voulais seulement partager le peu que j'ai.

Tuesday, July 7, 2009

Trois Lignes Téléphonique à Aldecoa




Dans le quartier de Ciro ils installent des téléphones, il ya 20 personnes sur la liste sans téléphone, mais seulement trois lignes sont disponibles. J’apprends, avec de plus en plus de tristesse, tous sur le processus de l'une des parties concernées. ETECSA ne décide pas qui va avoir un téléphone, mais plutôt une commission nommée par le CDR qui fait une "étude de marché" et choisissent les noms.

La première commission de trois personnes, a premièrement choisi le président du CDR, et deuxièmement le délégué du district, et en troisième lieu, elle était divisée entre deux voisins qui étaient proche de la commission. Le conflit a continué jusqu'à ce que le tout devienne un scandale à ETECSA, qui a envoyé tout le monde à la maison pour qu’ils arrivent à se mettre d’accord.

Les autres voisins, en voyant le problème, se joignent à la dissidence. La femme qui m'a racontée l'histoire, par exemple, m’a expliqué qu'elle était en attente pour faire sa demande car elle pense qu'elle a plus de mérite dans la CDR que ceux présentement en dispute. La question était tellement brulante que la commission a été démantelée et une nouvelle a été mise à sa place.

La nouvelle commission, en collaboration avec les voisins, ont demandé une réunion spéciale pour une nouvelle sélection, qui n'a toujours pas eu lieu, mais qui aura lieu sans la présence de ceux impliqués dans le problème. En tout cas, quand la sélection est faite et ils prennent une décision, on peut toujours faire une demande d’une nouvelle évaluation de l'ensemble du processus: une personne fait valoir la raison pour laquelle elle n’est pas d'accord, et énumère les mérites de celui qu’elle veut qui bénéficie du service au-delà des mérites de la personne choisie.

Je me souviens quand les télévisions ont été distribués à La Havane, les gens ont été choqués par les querelles entre voisins, je connais des amis qui n'avaient pas de télévision et préféraient ne pas se disputer avec leurs voisins: le linge sale, vieilles histoires, des familles aux États-Unis , des commentaires à l'encontre du gouvernement, le nombre de garde travaillé, le travail bénévole, qualité idéologique familiale... enfin, tout argument est valable quand il est temps d'expliquer au CDR que tu mérite la télévision ou le téléphone au lieu de celui à côté.

Mais le pire de tout est que, il ya des gens comme la femme don j'ai parlé, à qui le processus semble juste. Les gens qui ne voient pas le triste et douloureux résultat d'un système qui force les citoyens à agir comme des chiens qui se jettent sur un os dans les poubelles, qui se lavent sadiquement les mains et parlent avec fierté de la responsabilité d'avoir convertie la convoitise et être un porte-panier en nouvelles valeurs de la Révolution Socialiste.

Saturday, July 4, 2009

Les Paradoxes de Randy Alonso




Photo et vidéo: Lía Villares

Un ami m'a dit que pour la première fois Cuba et les États-Unis étaient d'accord sur une chose: Le coup d'État au Honduras est une menace pour la démocratie. Le seul problème est que l'étape placerait le Honduras à un moment proche de Cuba, dans le passé, parce que pendant un certain temps, nous avons renoncé à la vérité historique et à la succession des évènements, au-delà de la démocratie dans mon pays. Personne ne se souvient que hier, aujourd'hui et demain ne sont pas synonymes.

Ainsi, l'ineffable Randy a fait son travail sur La table ronde de jeudi. Il a essayé dans les dimensions de ses possibilités de nous expliquer les raisons pour lesquelles le coup ne peut pas être accepté ou mis en place, qui est suffisamment clair à tous ceux qui croient que le pouvoir imposé par une force militaire dégénère presque toujours en tristes dictatures ou en gouvernements corrompus et militarisée (si ceux qui ont vécu l'expérience ne peuvent pas avoir de doutes).

Il a jugé nécessaire, cependant, de préciser certains droits que la société civile doit maintenir au-dessus de tout si elle est un État de lois et il a dit que maintenant, au Honduras, ces droits sont bafoués:

- Le droit à la liberté d'association.
- Le droit à la liberté de la presse.
- Le droit de manifester contre le gouvernement.

Il a terminé le programme avec une phrase clé: "Aucun despote a le droit de mener un peuple de travailleurs ardus."

Ce n'est pas une blague, Randy l’a dit... J'ai presque pleuré car je riais si fort, à penser qu'il avait du culot. Je suppose qu'il a glissé un peu de son esprit. J’imagine que, à la fin de l'émission, il recevrait un sympathique "petit appel" de "plus haut":

"Randy, s'il vous plaît. Il existe de nombreuses façons de faire valoir que le gouvernement civil du Honduras doit être restauré. La prochaine fois, peut-être évite de donner des détails inutiles? "

Ensuite, je me suis mis à penser que peut-être l'idée n'est pas si ridicule, ils ont appelé Pánfilo pour beaucoup moins.


Perico, à Matanzas




L'autre jour je suis allé à Matanzas et j’ai visité Alejandrina, l'épouse de Diosdado González Marrero, un prisonnier d’opinion depuis le Printemps Noir de 2003. Il faisait une grève de la faim tout seul dans une cellule de la prison de Pinar del Río "Kilomètre cinq et demi" (les prisons cubaines ne cessent de me surprendre avec leurs noms horrible, horrible comme leurs conditions, bien sûr). Alejandrina me parlait des hauts et des bas d'aller à Pinar del Río pour les visites, voyager à Cuba est une odyssée.

Je suis allé sur odyssée semblable pour être en mesure de venir chez elle à Perico, une petite ville très compliqué. J'ai dû demander à beaucoup de gens, et j'ai été très paranoïaque parce que j'avais peur d'être interceptés par la Sécurité de l'État. Mais personne ne semblait pas connaître les noms des rues et je refusais de dire qui j’allais voir ... jusqu'à ce que finalement je me rende compte que n'était pas si grave: les gens respectaient grandement les familles et les aidaient.

À la maison que vous pouvez la voir sur la photo, tout près de la maison d’Alejandrina, j'ai posée ma dernière question et on m’a répondu, "je ne te connais pas», qui paraissais un peu effronté ... peut-être avait-elle a passé beaucoup de temps à donner des directions d'ici à là, et elle était frustrée. Le fait est que, lorsque j'ai réalisé que j'étais à côté de ma destination une vague de reproches envers cette femme m’a frappée poitrine car, de toute évidence, elle avait menti.

Mais j'avais tort, cette triste famille avait tous des problèmes d’arriérage mental et vivaient dans des conditions effroyables, divorcé de la réalité et oubliés par le système de protection sociale. L'an dernier, l’ouragan les a laissés sans abri, et ils n'ont même pas été en mesure de terminer la reconstruction grâce à l'oubli par le gouvernement, et en dépit de l'aide des voisins.

Une femme dans in portique d’une maison, avec la moitié du toit fini et les murs en bloc dénudés, et un chiffon rouge sur le dos qui ne connaît pas la rue où elle vit : ce sont des choses que "La Révolution Socialiste" ne prend pas en ligne compte.

Thursday, July 2, 2009

Stationnement avec Assistance




Récemment,à "Laissez-moi vous dire", mon programme préféré à la télévision cubaine, ils ont parlé de ceux qui travaille au stationnement. J'ai beaucoup rigolée au sujet de la description des tarifs de stationnement, directement proportionnelle à la qualité de la voiture et la nationalité du conducteur, bien sûr.

Mais le plus étonnant de tous est la pause un conducteur se sent quand il ca se stationner et voit le gardien de parking au loin; s'il n'est pas la possibilité de se poussé est haute. Y a t-il des stationnements sans assistance à Cuba? La vérité est que je ne sais pas, les endroits de stationnement ont été progressivement prisent en charge par ces travailleurs. C’est drôle que maintenant vous ne puissiez plus vous stationner sans eux, car si vous le faites la voiture risque des traitements cruels et de multiples amputations. Il est normal de voir les conducteurs avec leur lecteur de CD marcher dans la rue, personne ne veut laisser leur lecteur dans la voiture.

L'autre jour, ils ont essayé de voler la voiture de mon voisin, à deux heures de l'après-midi. Il stationne assez loin de la maison parce que c'est ce qu'il a pu «obtenir», de sorte que pendant la journée, il laisse la voiture dans une "zone non protégée" en face de l'immeuble. Des gars dans une Lada arrêté juste en face de sa voiture et l'un d'eux a sorti et a tenté de forcer la porte. Lors que l'un des voisins l’a vu et a sonné l'alarme, ils ont pris la fuite et n’on pas pu prendre quoique ce soit.

En fin de compte la plaque d'immatriculation était bleue, la voiture appartenait à un Ministère d'État ou une institution et, plus tard, après avoir été à la police, il a appris qu'elle appartenait au siège social l'Union des Jeunes Communistes. Mon voisin a fait plusieurs tentatives avec la police, mais n'a rien n’est arrivé, l'un des enquêteurs en charge de l'affaire a déclaré:

"Regarde mon homme, voici ce que je vous conseille, si vous voulez résoudre ce problème, prennez un mois de congé du travail pour que vous puissiez prendre soin de l'enquête et des entretiens."

Mon voisin a abandonné la poursuite des coupables ... après tout, à la fin, ils n’ont rien prit.