Opération nettoyage
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Angle des rues Infanta et Vapor, 20h. Un échafaudage grince sous le poids
de ses occupants. La zone est sombre, mais malgré cela, deux peintres
passent leu...
Friday, April 1, 2011
Révolutions
J'ai récemment traduit pour mon propre usage une interview que le journal français « Le Temps » a fait avec Michael Parmly. J'étais intéressée, surtout, à mettre à disposition l'avis de l'homme qui avait signé presque tous les câbles envoyés de la Section d'Intérêt des Etats-Unis à La Havane, et qui ont été divulgués à Wikileaks. Nous courons tous après ces câbles. Même l'émission de la télévision Table ronde a diffusé un documentaire sur Julian Assange et le phénomène «Wikileaks". La controverse est énorme et je l'avoue, à mon grand regret, que mon point de vue sur le sujet est encore hésitant. Ainsi, je n'ai pas écrit à ce sujet, mais, voyant que le temps passe et que je ne suis pas sur le point d'offrir un avis spécifique, je vais me jeter, comme on dit ici - sur le bus en mouvement - et écrire un post rempli de doutes, et d'espoir également, bien sûr.
Je comprends très bien les appréhensions de Michael Parmly, les préoccupations de l'ancien chef de section, que ses sources soient identifiés. Je suis aussi très anxieuse à ce sujet. Quand je lis les câbles sur la dissidence interne et peux identifier, malgré les X, les noms auxquels il fait allusion, je sais que la Sécurité d'État cubaine les reconnaît également. Malheureusement, ce ne sont pas les noms de représentants du gouvernement cubain, mais ceux de simples citoyens cubains qui osent défier un système qui n'accepte aucune critique ou opposition. Indubitablement, les câbles, où les représentants de la société civile peuvent être reconnus, constituent une menace pour la liberté et le travail de ces personnes. Pour ma part, je refuse de classer ce risque comme « dégât mineur » comme l'appellent certains amis. Je pense que Wikileaks a le devoir de parfaire son travail d'édition afin de garantir aux sources la protection qu'ils méritent.
Cependant, rendons à César ce qui est à César. Lorsque d'autres amis me disent que Julian Assange et son équipe ne sont pas des journalistes, cela démontre que le concept de «journalisme» devient obsolète face aux nouvelles technologies. Wikileaks est venu pour nous prouver que le droit à l'information n'est pas simplement une utopie, et établit sans nul doute une base à la fois pour la diplomatie et pour les médias d'information traditionnels. Il me semble qu'il n'y a guère de sens à nier la réalité: Wikileaks existe. Nous devons vivre avec et apprendre de lui. Il est, en fait, le pouvoir citoyen auquel j'aspire: j'ai le droit de savoir ce que les politiciens au dessus de ma tête ont l'intention de faire avec mon avenir.
Publié en espagnol le 27 janvier 2011.
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