Friday, April 1, 2011

Les faux-pas de la princesse



Ce n’est pas la première fois que je ressens l’envie de dire à Mariela Castro qu’elle aurait dû se taire. Chez moi, c’est une réaction assez surprenante car normalement je dis et j’exhorte les autres à exprimer ce qui leur passe par la tête. Pourtant, avec elle, ça m’est difficile, et c’est parce qu’il existe quelque chose qui s’appelle la pudeur et qui pour ceux qui, comme elle, sont des personnages publics de la politique, est indispensable.

La première fois ce fut quand elle a appelé Yoani Sánchez « petite prétentieuse insignifiante ». C’est assez honteux qu’un politique insulte une journaliste pour une question dérangeante, mais que la fille de l’héritier traite d’insignifiante une citoyenne cubaine fut, sans aucun doute, le comble du cynisme atteint par la nomenklatura. Il faut préciser pourtant que la question de l’auteure de Generation Y fut loin d’être aussi dérangeante qu’elle aurait pu être et que la sur réaction de Mariela est la preuve de l’allergie que lui cause la liberté de la presse. À mon avis, une question vraiment dure aurait été, par exemple, demander pourquoi le CENESEX ne présente pas devant le gouvernement une plainte en faveur des homosexuels qui ont subi la répression et les vexations dans les années soixante, soixante-dix et quatre-vingt et qui méritent une indemnisation et des excuses officielles. Dans ce cas, je crois qu’à notre princesse, ça lui aurait causé un infarctus.

Maintenant, le CENESEX a en première page cette déclaration. Elle me rappelle une blague populaire: La période spéciale ne me fait ni bien ni mal, mais tout le contraire. Il en résulte que Cuba a l’exclusivité d’être le seul pays d’Amérique qui « se joint au vote des pays qui considèrent l'homosexualité comme un délit dans le cadre de leur législation, incluant l’application de la peine capitale pour ce motif, pour cinq d’entre eux ».Le CENESEX, il faut le préciser, est la seule institution reconnue par le gouvernement qui est supposée représenter les droits des homosexuels. Quelle impudeur, messieurs, de lire une telle phrase sur la page du « Centre National d’Éducation Sexuelle, et signé de sa directrice !

Publié en espagnol le 30 novembre 2010

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