Monday, April 26, 2010

L'appel de Bayamo


Mon téléphone me réveille. Peu sûre, à cause du code 21 pour la provenance de l'appel, je décroche avec sommeil et entends une voix qui me parle avec l'accent de l'est cubain:

- Si vous plaît, j'ai besoin de parler à Claudia, j'ai des informations pour elle.

- C'est moi. Qu'est-ce qu'il y a?

La personne de l'autre coté était nerveuse et évitait de dire "où et qui". Dans mon sommeil, je n'arrivais pas à comprendre:

- Tu es où?

- Dans la prison de la province Bayamo

- Es-tu journaliste?

- Non, je suis un prisonnier commun, mais l'autre va très mal et personne s'occupe de lui; c'est pour ça que j'appelle.

J'ai eu peur. Qui eux avait donné mon numéro? J'ai lui posé la question et il m'a donné une liste d'inconnus. Cet homme était soucieux, et j'ai eu honte de ma méfiance.

- Est-ce qu'il y a un problème? A-t-il demandé.

- Il n'y a aucun problème, dis-moi ce qui se passe et on verra ce que je peux faire.

Alors, il m'a raconté le suivante: le prisonnier Alexandre de Quesada Martínez , condamné depuis 1989 pour attentat, était très malade à cause de ses rognons et on lui refusait de l'attention médicale. Il s'était cousu la bouche il y avait six jours et s'était arrêté de manger. Le personnel de la prison n'y avait pas réagi et sa détérioration physique était très évidente.

Son ami était très soucieux. Il m'a démandé de l'aide. À quel point peut un prisonnier être désperé pour appeler une inconnue de l'autre coté du pays et demander secours?

- Dis lui d'arrêter sa grève, s'il te plaît. Le gouvernement ne sera pas concerné s'il meure - je n'arrivait pas à lui demander de se découdre la bouche, c'était trop horrible.

Je me demande qu'est-ce que je peux faire pour lui, je pense aussi à Yamil Domínguez Ramos, prisonnier au Combinado, qui est aussi en grève; à son désespérée épouse Marleny González, mon amie. Combien y en at-il en vérité? Combien ça fait dans toute l'île de ses hommes harassés, pas condamnés à la prison, mais à l'enfer?

Traducteur: Denis

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