Friday, February 27, 2009

Fidel: ceci est ta maison



Je ne savais jamais si les gens qui mettaient ce poster à l'entrée de leurs maisons étaient suffisamment informés pour comprendre que ce n'est pas une métaphore. Leurs maisons étaient à Fidel et, en plus, toutes nos maisons appartiennent à la Révolution, parce que tout ce qui est autour de nous appartient à ce concept abstrait. À Cuba, nous avons opté pour la vieille philosophie grecque, tout provient d'une seule substance et ceci, à son tour, est l'origine de toutes autres choses. L'histoire occidentale est divisée à partir de l’an zéro, avant et après Jésus Christ; l'histoire cubaine est divisée à partir de l'année 59, avant la Révolution rien, après la Révolution tout.

Il me surprend de penser qu’il y a des gens, même à Cuba, qui réclament qu'il est très difficile d'expulser une famille de leur maison. Je ne raconterai pas les histoires des autres parce que j'ai eu la malchance de faire affaire avec la brigade d'expulsion quand j'avais 20 ans.

Mon père vivait dans la maison de ma grand-mère maternelle, ma grand-mère a décidé de mettre la maison à mon nom en guise d’une sorte de dernier acte de lucidité. Quand mon père est mort, je suis entré de ma maison, c’était logique. Pourtant, une personne qui était proche de mon père et qui avait un peu de pouvoir a cru que ce n'était pas bon, que la chose juste était que la maison devrait lui revenir. À ce moment-là elle a commencé une bataille sans que je le sache, son premier coup venant d'une direction inattendue : pendant que j’étais absente, elle a commencé à enlever les toilettes, l'évier, la boite électrique pour les lumières et les tuyaux pour le gaz (pourquoi mentionner les autres choses qui étaient dans la maison); elle a portée de fausses accusations que j'avais signé la pétition du Projet de Varela (que je n'ai pas signé parce que je n'en ai jamais vue une copie); la « visite-de-mini-répudiation » des membres de l'association des soldats subséquente; le manque prolongé d'une adresse enregistrée ; les gens enregistrés comme résidents temporaires dans ma maison que je n'avais jamais vu; les dénonciations d’avoir reçu des loyers illicites; et, la dernière touche, "l'expulsion" terrible.

Je ne vais pas raconter toute l'histoire parce que ça ne vaut pas la peine. Elle ne pouvait pas me jeter à la porte grâce à mon père, que, bien qu'il soit mort, j'ai mentionné parce que, apparemment, légalement ils allaient m’expulser de ma maison.

Quand même, ça ferait du sens d'aller dans La Vieille Havane et contacter tous les gens qui dans les dernières années ont été expulsés de leurs maisons pour que le centre historique puisse être adapté pour les touristes; ou demander aux voisins de Vedado, près 11ème et de K, pourquoi le MININT ne leur permet pas d'échanger leurs maisons ou de les léguer, comme une succession, à quelqu'un dans leur famille.

Je ne sais pas si la chanteuse, Bárbara Grave de Peralta, a finalement été expulsé ou non, j'espère sincèrement que non. Mais je voudrais aussi dire que son cas n'était ni unique, ni isolé, plutôt c'est encore un exemple de ce qui arrive tous les jours sur cette île idéale. J'espère que sa plainte et le support que sa situation a pue éveillée l'aident d'une manière ou d'une autre et mes meilleurs vœux sont avec elle.

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